Juste après la vague de Sandrine Collette
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un conte initiatique moderne à portée universelle.
Suite à un raz de marée, l'eau monte inlassablement. La famille doit fuir mais le bateau trop petit oblige les parents à laisser à terre trois de leurs neuf enfants avant de venir les rechercher plus tard.
Sur mer, la frêle embarcation est prise dans les tempête, perdue sur les flots, en proie à de multiples dangers. Sur terre, les enfants démunis ont peur, se sentent perdus, doivent s'organiser pour subsister. Partout, pour tous, la menace, la frayeur.
A la fois roman d'aventures, roman d'apprentissage et thriller, l'ouvrage haletant aux péripéties variées voit s'affronter puissance des éléments déchaînés et faiblesse des hommes. L'écriture dense et rythmée, l'emploi constant du présent dans le récit donnent au lecteur l'impression d'être pris au milieu des secousses, des bruits, des coups, des morsures dans la lutte désespérée des personnages aux prises avec des forces maléfiques protéiformes.
Un épopée humaine à tonalité fantastique dont les personnages, bien différenciés face aux épreuves, ballottés par le destin, sont attachants et suscitent l'empathie.
Un conte initiatique moderne à portée universelle.
Les éditions
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Juste après la vague
de Collette, Sandrine
Denoël
ISBN : 9782207140680 ; EUR 19,90 ; 18/01/2018 ; 304 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (7)
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Relisons plutôt le « Petit Poucet »
Critique de Reginalda (lyon, Inscrite le 6 juin 2006, 57 ans) - 16 janvier 2022
Ce n’est pas que cette histoire soit mal racontée – la langue est un peu maniérée, mais plutôt plaisante –, mais ce qui m’a dérangée dans ce roman, c’est le côté purement artificiel du postulat, artificialité qui contamine ensuite toutes les situations. On en vient à s’agacer d’avoir entre les mains des élucubrations qui s’apparentent davantage à un jeu d’enfants (« On dirait qu’on serait naufragés ») qu’à un véritable roman conçu par un adulte pour d’autres adultes. L’auteure ne s’est d’ailleurs pas trop fatiguée à renouveler ses péripéties : on a droit plusieurs fois au coup du mirage, au coup de l’asile presque atteint, mais refusé par un ennemi cruel. Dans ce contexte, les personnages sont réduits à l’état de fonctions : le père, la mère, le grand frère, le boiteux, le borgne…, dont les chagrins et les peines sont bien impuissants à se communiquer au lecteur qui préférera de loin relire « Le Petit Poucet », plutôt que cette tentative de transposition du conte dans un contexte apocalyptique.
Thriller ?
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 13 janvier 2021
Et c’est quoi en l’occurrence « l’apocalypse » dont il serait question ? L’effondrement d’un volcan qui ferait monter le niveau de la mer et réduirait ainsi à néant l’espace vital d’îliens.
Là il y a un problème de cohérence. En effet qu’un volcan se fasse engloutir et provoque un tsunami, soit. Mais un tsunami ce n’est pas une montée des eaux inexorables de plusieurs mètres étalées sur des dizaines de jours ! Un tsunami c’est « one shot », la vague arrive, engloutit des mètres et des mètres mais d’un coup. Comment imaginer une montée inexorable de plusieurs mètres en quelques semaines ? Vois pas. Incohérence. Il y en aura pas mal d’autres, qui m’ont fait régulièrement décrocher du récit, récit qui par ailleurs est du genre addictif (on ne lâche pas facilement le bouquin), mais cette incohérence-là c’est celle sur laquelle repose la trame de l’histoire.
Nous sommes du côté … des Antilles ? ou du Pacifique ? et la famille de Louie, de ses huit frères et sœurs et de ses parents, qui vit sur une petite île, plutôt à l’écart d’autres habitations et davantage encore de villages ou de villes, voit le niveau de la mer monter inexorablement. Et … et il devient rapidement évident que le peu d’espace vital qui reste –et notamment l’habitation – va être recouvert par les eaux dans les jours, semaines, qui viennent (comment est-ce possible, ça c’est une autre histoire !). Il faut évacuer pour se réfugier sur des terres plus hautes. Qui sont sur d’autres îles, plus loin, à des jours de bateaux.
Mais, nous l’avons vu, la famille est nombreuse ; 11 personnes et l’embarcation disponible ne peut raisonnablement emmener que 8 personnes. Les deux parents prennent donc la décision de laisser trois de leurs enfants ; Louie, Perrine et Noé, sur l’île et de partir chercher refuge et secours avec le reste de la famille avant de revenir chercher les trois restants. Ca, c’est l’idée. Bien sûr ça s’avèrera plus compliqué que cela et nous suivrons à la fois le périple des parents et des six enfants emmenés et l’opération survie des trois restés.
L’occasion, on s’en doute, de beaux morceaux de bravoure, mais par trop incohérents assez souvent. Reste donc plutôt un roman d’aventures, manquant tout de même de profondeur …
Et si un jour ça devenait réalité ?
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 7 mai 2019
Madie et Pata vivent ici sur cette colline qui n’est plus qu’un îlot. Ils ont neuf enfants, dont le plus âgé a une quinzaine d’années et dont le plus jeune est encore un bébé. Ils ont eu la chance d’être épargnés par le raz de marée et espèrent vainement une décrue qui ne vient pas. L’eau ne cesse de monter et les tempêtes font éclater la colère des éléments. Un jour, malgré le danger qui guette sur les eaux, Pata se résout à partir, à tout laisser pour essayer de retrouver ce qui reste du continent, là-bas vers l’Est. Il a une barque, mais elle ne permet pas de prendre onze personnes à son bord. Il va donc falloir faire un choix. Il soumet sa décision à Madie qui n’arrive pas à l’admettre. Elle ne peut imaginer de sacrifier l’un ou l’autre de ses enfants. Pourtant, la rationalité incarnée par le père l’emporte sur les sentiments. « On va partir avec six enfants et on reviendra chercher les trois autres, après », promet-il.
Quand, au petit matin, Louie qui a une jambe estropiée, Perrine qui n’a plus qu’un œil, et Noé, qui reste désespérément petit, se réveillent, la maison est vide. Madie a laissé un mot sur la table de la cuisine. « Nous reviendrons vous chercher bientôt », y est-il écrit. La mère a fait ses calculs : douze jours pour rejoindre la civilisation, autant pour revenir. Elle a laissé suffisamment de provisions pour que ses trois petits anges qu’elle aime de tout son cœur puissent survivre en attendant les secours.
Pata et son grand fils rament autant qu’ils peuvent sur un océan hostile qui ne les épargne pas. La mort rôde dans les eaux comme dans les airs. Vont-ils arriver à bon port ? Dans combien de temps ? Une lutte de tous les instants s’instaure. Sur une mer implacablement violente, il faut faire vite et rester vigilant…
Sur l’îlot, les trois enfants abandonnés surveillent désespérément l’horizon qui reste vide. Puisque le monde des vivants les ignore, ils décident finalement de partir, eux aussi. Oui mais comment ? La construction d’un radeau se révèle très vite impossible. La situation est accablante. La vie ne les a pas épargnés et le sort continue à s’acharner inlassablement sur eux. Dès lors, pour nos trois jeunes et innocentes victimes des circonstances, une longue épopée semée de terribles obstacles va commencer.
Dans un climat oppressant, Sandrine Collette nous décrit les différents périples de ses personnages qui sont tout à la fois attachants, courageux et tellement humains. Tout au long de ce roman catastrophe qui pourrait ressembler à un conte mythologique moderne, le suspense et le découragement côtoient la douleur et la détresse.
On a parfois l’impression de suffoquer tant les descriptions sont précises, glaciales et terrifiantes.
Dans ce passionnant ouvrage, l’auteur, avec un talent indéniable, a délibérément pris le parti d’utiliser le présent de l’indicatif et de faire quelques phrases sans verbes. Ce procédé donne à son écriture un style dynamique qui coïncide bien avec cette lutte contre le temps et pour la vie.
Bluffant
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 14 mars 2019
ATTENTION...
Voici un roman post apocalypse qui sort de mes choix de lectures habituels et ... waouh scotchée !
Je suis restée suspendue aux pages comme un naufragé à sa bouée.
Sur une île perdue au milieu d’un océan, vit une famille nombreuse de 11 personnes.
Leur maison est construite sur le sommet de l’île.
Un jour, le volcan face à l’île s’effondre brutalement dans l’océan provoquant un raz-de-marée gigantesque.
Les îles environnantes sont petit à petit englouties.
Les habitants soit périssent noyés soit prennent la fuite.
La famille perchée sur son sommet assiste impuissante à la montée de l’eau.
Après de nombreuses hésitations, devant la fatalité, le père se décide à quitter son île ou ce qu’il en reste.
Problème .. ils n’ont qu’une barque, il ne pourra pas embarquer tout le monde.
3 enfants seront abandonnés à leur destin. Le père espérant venir très vite les chercher.
Hélas rien ne se passe comme prévu. La barque se trouve aux prises avec les éléments et les 3 enfants de leur côté vont devoir combattre pour leur survie avec l’espoir de voir arriver la barque qui les délivrera de l’enfer
Donc voici le premier roman que je lis de Sandrine Collette et j’en suis sortie épuisée, rincée.
On suit les péripéties de cette famille quasiment en apnée.
L’histoire est dure.
L’écriture est nerveuse, par moment saccadée et nous happe dès les premières lignes.
Beaucoup de thèmes y sont abordés : la fratrie, l’amour maternel, la résilience, les choix douloureux qui parfois s’imposent à nous, l’attitude de chacun face à certaines situations, la culpabilité.
Petit bémol: la fin en queue de poisson quelque peu bâclée a mon goût et quelque incohérences.
Mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier ce roman malgré ma réticence au départ à lire ce genre de sujet
Auteure ( autrice ?) à suivre. Assez bluffée
Instincts de survie
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 8 octobre 2018
Mais la barque ne pouvant contenir 11 personnes, Pata va devoir faire un choix ; et ce sera celui de la raison. Il va emmener les deux grands pour l’aider à ramer, Lima, Mattéo, et les trois petites Émilie, Marion et Lotte. Et abandonner Louie, Perrine et Noé, "le boiteux, la borgne et le nain".
Au matin du treizième jour, les trois enfants constatent incrédules la disparition du bateau et de toute la famille.
Commencent alors l’attente, l’ennui, l’angoisse des trois enfants devant cette eau qui monte ; commence aussi l’interminable et douloureuse traversée en barque de la famille amputée vers les Hautes Terres.
Les drames vécus par les uns et les autres, maintiennent une tension dramatique du début à la fin.
La douleur déchirante de Madie, les vains projets des petits, l’enchaînement des épreuves, d’espoirs déçus, de drames secouent et malmènent le lecteur embarqué au milieu de la tempête.
Et c’est bien le propre de l’auteure d’écrire le peu d’espoir qui existe dans la vie, qu’elle soit terrestre ou maritime, mais aussi d’y croire un peu quand même avec le courage et un instinct de survie d’une puissance phénoménale. C’est ça aussi une famille.
Seuls au monde
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 8 août 2018
Donc après la grande vague qui dévasta tout, le petit îlet sur lequel la famille (père-mère et neuf enfants) a construit sa maison un peu surélevée n'est cependant pas à l'abri... le niveau de la mer monte inexorablement et il va falloir penser à la fuite. Mais voilà, la barque qui peut les emmener ne peut flotter qu'avec huit personnes ; il va falloir en laisser trois, abandonnés au hasard, à l'espoir.
Sandrine Collette s'est embarquée là dans une histoire risquée, le sujet risque vite de sombrer dans le "déjà vu" ou la banalité ! Mais n'est pas écrivain qui veut et l'auteure parvient en rendre un texte crédible, sensible et déchirant.
Un bon bouquin de vacances.
Quitte ou double !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 18 juillet 2018
Quelques îlots émergent mais pour combien de temps encore ? En effet, inlassablement, la mer continue de monter, grappillant chaque jour un peu plus de terre.
Pata, Madie et leurs 9 enfants sont pris au piège et vont devoir prendre LA décision: rester (et périr à coup sûr) ou partir.
Le dilemme est encore plus terrible: l'embarcation qui permet de quitter l'île ne peut contenir que 8 personnes.
3 enfants devront rester en espérant qu'on vienne les récupérer dans quelques jours.
Qui part et qui reste ?
Ainsi s'ouvre le roman où 2 histoires parallèles s'amorcent.
Celle des parents et des 6 enfants sur la barque, direction "les terres hautes" sur une mer de tous les dangers.
Et celle des 3 enfants "abandonnés" qui vont devoir grandir très vite pour survivre dans l'attente d'un hypothétique retour des parents.
Comme souvent chez Sandrine Collette, la Famille est au centre du roman. C'est elle qui crée l'unité autour de laquelle chacun se raccroche dans les moments de détresse.
La Nature toute puissante, capable de remettre l'Homme à sa place en quelques minutes est l'autre personnage du roman.
L'auteure aborde des thèmes forts, sources de réflexion :
- Quid du dérèglement climatique ?
- Comment survit-on quand le monde s'effondre ?
- Comment affronte-t-on la mort (ou son idée) dans des situations extrêmes ?
Un roman prenant où il vous tarde de savoir comment tout cela va se dénouer.
Un Grand "Sandrine Collette" !
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